1.08 – Après la pluie
Lady Whistledown : De mémoire, la cour la plus rapide jamais réalisée se produisit durant la saison notablement pluvieuse de 1804, quand une certaine miss Mary Leopold décrocha des fiançailles autour d'une assiette d'amandes sucrées et de réglisse, en exactement quatre minutes et demie. Bien entendu, miss Leopold et son tout nouveau mari quittèrent Londres quelques heures seulement après le mariage. Pour raison inconnue. De tout ce que je vous ai appris, cher lecteur, il y a un minimum de sagesse que vous devez à tout prix retenir. Personne ne connaît la réalité d'un mariage, cachée derrière des portes closes. Prenez garde aux jeunes mariées rougissantes. On ne sait pas l'avenir qui nous attend. Sera-t-il parsemé d'embûches… …ou d'humiliations ?
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Roi George III : Ne pouvez-vous pas vous éloigner, laissez-moi tranquille ! Allez-vous-en, laissez-moi en paix.
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… Ou peut-être, le futur nous réserve-t-il le plus rare des accomplissements : trouver sa véritable âme sœur. Lequel de ces destins attend les couples impatients de la saison 1813 ? Seules deux choses vous le diront : le temps et comme toujours, votre chroniqueuse.
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Lord Granville est venu au château des Hastings peindre le portrait du duc et de la duchesse.
Granville : Vous avez la permission de sourire, Vos Grâces. Pourriez-vous aussi vous rapprocher l'un de l'autre ? Beaucoup mieux.
Simon : Une fois ce fameux portrait achevé, je quitterai Londres, ce soir, peut-être.
Daphné : Pour alimenter les rumeurs sur l'état de notre mariage ? Je préférerais faire autrement. Puisque nous savons que je n'attends pas d'enfant, quittez plutôt Londres à la fin de la saison, avec le reste de la société, comme prévu. C'est l'affaire de quelques jours.
Simon : Très bien.
Daphné : Et concernant le bal des Hastings, vendredi, puis-je compter sur votre présence ?
Simon : Il me semble que je n'ai guère le choix puisque je suis un des hôtes.
Daphné : Vous n'aurez plus à vous contraindre à ces obligations. La semaine prochaine, notre ruse sera bel et bien achevée.
Granville : Toutes mes excuses, mais je n'arrive à rien. Sa Grâce pourrait peut-être poser sa main sur l'épaule de la duchesse, ainsi vous paraîtrez aussi comblés que vous l'êtes sûrement.
Le contact de sa main sur Daphné la trouble. Leurs regards qui se croisent disent l’amour qu’ils ont l’un pour l’autre.
Granville : Ma parole ! L'image même de la dévotion.
La maison des Bridgerton
Eloïse : Mais où vous voyez-vous ?
Benedict : Quelque part en ville.
Eloïse : À la boutique de mode ?
Benedict : Ne devrais-tu pas être en train de te préparer pour assister à ton premier bal ?
Hyacinthe : Mon frère, aurai-je la permission de prendre part aux jeux à Aubrey Hall cet été ?
Anthony lit sur le journal, un article sur Siena Rosso.
Hyacinthe : Grand frère !
Anthony : Dans la mesure où tu ne touches pas à mon maillet porte-bonheur, c'est une bonne idée.
Gregory : Non, tu n'es pas sérieux ?
Hyacinthe : Alors, je vais m'entraîner sur-le-champ.
Eloïse : Quels autres endroits pourrait fréquenter madame Delacroix à part sa boutique ?
Benedict : Mais de nombreux endroits, car elle a de nombreux intérêts.
Eloïse : Surtout de nombreux secrets. Tu devrais être prudent, Bénédict. Madame Delacroix n'est peut-être pas ce qu'elle prétend. Et te divertir avec elle pourrait être lourd de conséquences.
Benedict : J'aurais pu m'attendre à tout sauf à ça de ta part. Parce que madame Delacroix a un travail rémunéré ou parce qu'elle ne réside pas dans les limites de Grosvenor Square, elle serait différente ? Et elle serait moins digne de mon attention parce qu'elle n'est pas ce que la belle société juge approprié ?
Eloïse : Ça n'est pas du tout ce que je pense, ni ce que je dis …
Benedict : Alors que penses-tu ?
Eloïse : Tu as raison, je devrais aller me préparer pour le bal.
Benedict : Mais oui, bien sûr.
Violet : Tante Winnie a envoyé un mot. Francesca sera de retour demain.
Hyacinthe : C'est fantastique !
Colin : Elle pourra nous dira comment bien s'occuper, loin de Londres.
Gregory : Francesca a manqué plein de choses !
Violet : Sans aucun doute. Il s'en est passé des choses cette saison, d'abord il y a eu Daphné et le duc, ensuite Anthony et… enfin peu importe.
Pénélope rend visite à Marina dans sa chambre.
Pénélope : Marina ?
Marina : Entrez, Pénélope.
Pénélope : Que faites-vous debout ? Mère dit que vous devez vous reposer.
Marina : Je me sens déjà beaucoup mieux.
Pénélope : Marina.
Marina : Quoi ? Pénélope, je vous l'assure, je me sens bien. Cette tisane a accompli son but. Et maintenant que la saison se termine, je vais enfin pouvoir rentrer chez moi.
Pénélope : Cela veut dire que vous n'attendez…
Marina : Plus d'enfant. À l'heure qu'il est, je l'aurais senti bouger, j’en suis certaine.
Pénélope : Vous avez causé beaucoup d'émoi.
Marina : Cela n'était pas mon intention. Je suis navrée pour tout ce que j'ai dit et fait. Vous avez raison au sujet de Colin. C'est un jeune homme bien, au grand cœur. Vous avez été bonne pour lui, je suis certaine qu'un jour, il s'en rendra compte.
Pénélope : C'est curieux, nous n'attendons pas de visiteur aujourd'hui. Marina ? Vous vous sentez bien ?
Daphné et Violet se promènent
Daphné : J'ai pris ma décision. Le duc et moi suivrons des chemins séparés. Ce sera pour le mieux, vraiment, mère.
Violet : Je sais que je ne dis pas toujours les choses adéquates. Et aussi, les choses que je dis ne sont pas toujours celles que vous aimeriez entendre. Je ne peux que vous offrir l'expérience de ma vie. Et aussi difficile que pardonner à quelqu'un puisse paraître, c'est indispensable pour avancer.
Daphné : Cela ne dépend pas de moi, maman.
Violet : Oh, mais…
Daphné : Le duc a choisi de nourrir une immense rancœur contre son père plutôt que de s'autoriser à vivre un quelconque bonheur. Comment suis-je supposée lui pardonner cela ? Et dites-moi comment sommes-nous supposés avancer ensemble, malgré cela ?
Portia : Votre Grâce ? J'espère que vous trouvez tout ce qu'il faut pour le bal de vendredi. Ce bal sera certainement le grand évènement de la saison. Bien entendu, mes jeunes filles devront attendre la description de ces merveilleuses festivités le lendemain, sachant qu'elles n'ont pas reçu d'invitation. Prudence en est particulièrement éplorée. N'est-ce pas, Madame Varley ?
Madame Varley : Un véritable arrosoir, vraiment.
Violet : Dans ce cas, Lady Featherington, vous devriez expliquer à vos jeunes filles pourquoi elles se retrouvent dans cette infortunée situation et qui a oeuvré pour les y mettre.
Daphné : Ou bien, nous pourrions leur faire une petite place. Je n'aurais certes pas de problème pour leur adresser mon invitation, je suis sûre que nous voulons toutes pardonner les erreurs du passé et avancer, n'est-ce pas, Maman ?
Violet : Si tel est votre souhait.
Portia : C'est magnifique !
Madame Varley : Mes excuses, Madame, mais il semble qu'une voiture soit arrivée devant chez vous. Un certain monsieur Crane est là.
Daphné : Je vous demande pardon, mais avez-vous dit Crane ? S'agirait-il de sir George Crane ?
Chez les Featherington
Portia : Monsieur Crane, je suis enchantée de faire votre connaissance. Je n'avais pas idée qu'un soldat tel que vous viendrait en ville. D'autant que miss Thompson n'a reçu aucune correspondance de votre part depuis un certain temps.
Sir Phillip : Il n'aurait pu en être autrement, Madame.
Portia : Je vous demande pardon ?
Marina : Ce monsieur n'est pas celui que vous pensez, Lady Featherington. Ce n'est pas George, mais son frère, sir Phillip.
Sir Phillip : Je suis venu porteur de sombres nouvelles. Mon frère, George, est mort sur le champ de bataille il y a quelques semaines, et…
Marina sort du salon en pleurant, Daphné la suit.
Daphné : Marina ! Marina, je vous en prie, attendez.
Marina : Il m'avait écrit une missive. George. Pour me dire qu'il m'aimait. Et que nous pourrions nous enfuir nous marier et avoir notre enfant. Sir Phillip a trouvé cette lettre inachevée parmi les affaires de George après qu’il … Sans votre initiative et vos récentes recherches, Sir Phillip n'aurait jamais su que j'étais là. Et je n'aurais jamais su que George… qu'il m'aimait qu'il n'a jamais cessé de m'aimer. Je le prenais pour un vaurien, mais j'avais tort. Il avait une raison parfaitement légitime de ne pas répondre à mes lettres. Et j'avais tort.
Eloïse frappe à la porte de la modiste.
Geneviève : Miss Éloïse, vous devriez revenir un autre jour, quand la boutique sera ouverte.
Eloïse : J'espérais que vous feriez une exception pour moi. Je veux une robe pour le bal de ma sœur.
Geneviève : Vous avez déjà une robe pour son bal.
Eloïse : Il m'en faut une autre. Une jeune dame n'en a jamais assez. Pourquoi pas celle-ci ? Je serais vraiment à la dernière mode, aux yeux des Featherington en tout cas c’est certain. Les infortunées jeunes filles. Elles sont mortifiées par les récentes révélations de Whistledown. Comme j'aimerais qu'elle écrive des choses flatteuses sur elles.
Geneviève : Il se peut qu'elle le fasse.
Eloïse : Pourquoi dites-vous cela ?
Geneviève : Parce qu’elle sait ce qui est bon pour ses affaires. Et contrarier des clientes fidèles nuit aux affaires.
Eloïse : Oui, ça nuit aux affaires que ces clientes fidèles soient des Featherington… ou des Bridgerton, n'est-ce pas ? Lady Whistledown devrait prendre des pincettes quand elle parle d'eux.
Geneviève : Sans doute.
Eloïse : J'ai entendu certaines personnes dire qu'un gentleman comme mon frère, par exemple, est capable d'affronter la rumeur et les potins, mais je n'en suis pas aussi sûre.
Geneviève : Je sais pourquoi vous êtes là, miss Éloïse. Vous êtes très intelligente et vous vous souciez beaucoup, avec raison, des personnes qui vous entourent. Mais je veux que vous sachiez que je n'ai aucune intention de compromettre qui que ce soit.
Eloïse : Tant mieux, car la reine est folle de rage. Aussi, lady Whistledown devrait-elle être prudente. Cela me chagrinerait qu'on la fasse taire avant qu'elle ait une chance de corriger ses manières et d'arranger les choses.
Geneviève : Je pense que Whistledown est suffisamment maline pour se protéger.
Eloïse : Oui, sans aucun doute. Ce fut un plaisir de bavarder avec vous, Madame Delacroix. Merci.
Benedict : Verrouille cette porte.
Les préparatifs se poursuivent pour le bal prévu chez les Hastings.
Daphné : Votre Grâce.
Simon : Votre Grâce.
Daphné : Vous allez au match de boxe de votre ami Will ?
Simon : Oui, voulez-vous m'y accompagner ?
Daphné : Non. J'ai bien trop à faire pour le bal. Mais bien sûr, vous devriez y aller lui exprimer votre soutien. Simon… Que vous a fait votre père pour que vous fassiez ce serment, à l'origine ?
Simon : Il est inutile d'avoir cette conversation.
Daphné : N'ai-je pas droit à une explication en tant qu'épouse ?
Simon : Vous avez droit à plus que ça, évidemment. Il se peut que vous ne le compreniez pas pour l'instant, mais sachez-le, si je fais cela, c'est seulement pour votre bien.
Daphné : Je sais décider moi-même de…
Simon : Croyez-moi, Daphné, vous serez mieux sans moi.
Les spectateurs et parieurs entrent dans la salle où aura lieu le match de boxe.
Un bookmaker : Vingt de plus sur Pearson.
Un bookmaker : Cinq contre deux, en faveur de Poing de fer, vous, Monsieur ?
Alice Mondrich : Tu dois gagner ce combat. Et après, nous pourrons quitter la ville. Nous ferons une tournée de matchs exhibitions dans toute l'Angleterre.
Will Mondrich : Et continuer à vivre de combats ? Nous devons préparer notre avenir, Alice. Je ne combattrai pas toute ma vie. Tu le sais, notre bien-être dépend de ma faculté à ramper et à me plier aux exigences de ces gens.
Alice : Will, qu'essayes-tu de me dire ?
Will : Suppose que je perde. Et que ma bourse soit assez pleine pour nous assurer le confort.
Il regarde Featherington, leurs regards se croisent. Featherington se dirige vers Tom, en compagnie d’un Lord.
Featherington : Merci de me rencontrer, Messieurs.
Tom : Toujours intéressé par un bon match. Pourquoi nous voir ici ?
Featherington : Je veux miser de l'argent, beaucoup d'argent sur ce match et l'on m'a dit que vous aviez l'habitude des grosses transactions. J'ai parié sur La Bête.
Tom : Malgré la côte de Mondrich ?
Le Lord : Il n'y a qu'une raison pour laquelle un tel pigeon s'adresse à nous avec un tel pari.
Tom : Tous ceux qui vous connaissent savent que votre parole n'a aucune valeur.
Featherington : Je ne vous donne pas ma parole. En revanche… voici le titre de propriété de ma maison. Si je perds, elle est à vous.
Will : Ne deviez-vous pas arriver il y a une heure ?
Simon : En effet, mais vous n'avez guère besoin qu'on vous porte chance. Vous êtes prêt ?
Will : Évidemment que je suis prêt.
Bookmaker : Mesdames et messieurs, veuillez vous asseoir, le combat va commencer.
Chez les Featherington
Madame Varley : Notre crédit chez la modiste est encore plus que précaire. En vérité, il est inexistant.
Portia : Mes filles n'auront qu'à s'accommoder d'une robe déjà portée.
Prudence : Déjà portée ? Je préférerais ne pas y aller.
Philippa : Est-ce possible de mettre une robe deux fois ?
Sir Phillip : Je vous demande pardon, Madame, mais il se trouve que je n'en ai pas encore terminé ici. J'aimerais beaucoup parler à miss Thompson. J'ai une question à lui poser.
Marina : Vous épouser ? Je ne saisis pas.
Sir Phillip : Puisque mon frère a pris des libertés avec votre vertu, je ne ferais que mon devoir.
Portia : Un mariage respectable, miss Thompson. Voilà qui est beau ! Sir Phillip a hérité du titre des Crane. Il a une fortune tout à fait suffisante pour subvenir à vos besoins et peut-être aussi à ceux de vos lointaines cousines.
Marina : Je regrette. C'est non. Je ne connais pas ce gentleman. Je n'aime pas ce gentleman. Je n'épouserai pas ce gentleman.
Sir Phillip : George avait une grande affection pour vous, Miss Thomson et cela ne changera jamais. Mais il aurait voulu qu'on prenne soin de vous. Que vous soyez à l'abri du besoin. Laissez-moi réaliser le vœu de mon défunt frère.
Marina : Je vous remercie de votre offre, sir Phillip, mais je pense qu'il est temps que vous preniez congé.
Sir Phillip : Comme vous voudrez. Je vous souhaite le meilleur.
Portia : Qu'avez-vous fait ? C'était une proposition très honorable, plus que convenable.
Marina : J'ai perdu l'enfant, lady Featherington, aussi il n'est ni nécessaire ni acceptable pour moi de me prêter à des arrangements qu'on m'impose ou à des manigances sournoises.
La salle du match de boxe.
Bookmaker : À vous de jouer !
Un spectateur : Allez, il va l'avoir. Oui !
Featherington : Cogne, La Bête, cogne, mets-le KO !
Alice Mondrich : Frappe-le, Will.
Un spectateur : Mets-le dans le ventre.
Un spectateur : Au tapis !
Colin : Finis-le, Will !
Featherington : Réagis ! Frappe-le, La Bête ! Ouais ! Ouais !
Simon : Debout, Mondrich !
Featherington : J'ai gagné ! J'ai gagné !
Tom, le Lord et Simon ont compris que Featherington et Will ont passé un accord.
Daphné a trouvé les lettres écrites par Simon enfant et les lit. Elle est surprise par Lady Danbury.
Lady Danbury : Votre Grâce.
Daphné : Lady Danbury.
Lady Danbury : Avez-vous oublié que nous devions venir vous aider aux préparatifs du bal ? Votre maman attend au salon.
Daphné : Je vous y rejoindrai dans un instant. Lady Danbury ? Etiez vous au courant de ces lettres ? Les lettres que le duc semble avoir écrites à son père lorsqu'il était enfant.
Lady Danbury : Je l'étais. Et maintenant, vous aussi, apparemment.
Daphné : J'étais à des lieux de me douter que Simon avait souffert de troubles du langage, enfant.
Lady Danbury : Comment l'auriez-vous su ? Il a travaillé si dur à éliminer ce défaut. Il en était… Hé bien, il en était très fier. C'est la raison pour laquelle il a écrit ces lettres au départ.
Daphné : Pour tenir son père informé de ses progrès. Le défunt duc n'a même pas daigné les lire. Comment peut-on… Quel genre de père…
Lady Danbury : Un père qui ne se contentait pas d'espérer mais exigeait la perfection en son fils. Et son exigence n'étant pas satisfaite, eh bien, je vous laisse le soin d'imaginer.
Daphné : Simon n'a pas le moindre trait commun avec un homme pareil
Lady Danbury : Oh bien sûr, vous et moi le savons, Votre Grâce.
Daphné : Vous l'avez aidé… à surmonter ce bégaiement.
Lady Danbury : Je lui ai constamment montré ce dont il était capable. Et de temps en temps, si nécessaire, je le poussais un peu pour le faire avancer. Tout cela, j'ai été heureuse de le faire. Mais, en fin de compte, le triomphe lui en revient à lui et à lui seul. Il le fallait bien.
Simon rejoint Will au vestiaire. Featherington sort de chez Will et croise Simon.
Will : J'aurais eu besoin que vous me souhaitiez bonne chance tout à l'heure, Votre Grâce.
Simon : Sans doute, malgré tout vous avez fait une excellente performance. S'il vous fallait un autre investisseur ou plus de fonds, vous auriez dû venir m'en parler.
Will : J'apprécie l'offre, mon ami, mais je ne veux pas de votre charité.
Simon : Où est passé votre honneur ?
Will : Mon honneur ? Dites-moi, Votre Grâce, que voyez-vous de plus honorable que de prendre soin de sa propre famille ? Que de faire ce qui doit être fait dans son intérêt ?
Simon : C’est cela que vous expliquerez à Alice ? Croyez-vous vraiment qu'elle va accepter que vous ayez triché ?
Will : Cessez de vous préoccuper de mon mariage et essayez de penser davantage au vôtre.
Simon : Cela n'a aucun rapport.
Will : Vraiment ? Parce que je suis prêt à parier que votre femme serait d'accord avec moi.
Simon : Surveillez vos paroles.
Will : Vous êtes en colère, mais pas contre moi. Alors, allez donc la déverser ailleurs et faites quelque chose pour y remédier.
Dans son bureau, Featherington montre son gain à sa femme.
Portia : Qu'est-ce que c'est ? Et, plus important encore, comment l'avez-vous eu ?
Featherington : Grâce à un tuyau, Portia.
Portia : Quel genre de tuyau ?
Featherington : Un excellent tuyau.
Portia : Mais d’où …
Featherington : Quelle importance Portia, nos problèmes sont résolus. Et ce n'est que la moitié des gains.
Portia : Mais où est l'autre moitié ?
Featherington : Elle a servi à payer mon homme. Peu importe, parce que ceci est plus que suffisant.
Portia : Varley ! Nous irons chez la modiste demain matin. Nos jeunes dames auront de nouvelles robes, finalement.
Simon découvre Daphné installée à la même table que lui pour déjeuner.
Simon : Vous déjeunez au petit salon, d'habitude.
Daphné : J'avais envie de changer de décor. Je peux vous laisser.
Simon : Non. Vous avez déjà commencé. Il y a quelque chose …
Daphné : Je vais à la demeure des Bridgerton ce matin. Notre chère Francesca revient de Bath. Toute ma famille sera rassemblée. Voudriez-vous vous joindre à moi ? J’avoue que mes frères trouveraient étrange de ne pas vous voir.
Simon : Oui. Oui, je vais me joindre à vous.
Chez les Bridgerton
Colin : J'ai été trop confiant, j'ai perdu quelques billets sur ce match. J’aurais dû m’abstenir.
Benedict : Oui, j'ai tout fait pour te dissuader.
Francesca : Daphné !
Daphné : Francesca ! Bienvenue à Londres !
Francesca : C'est merveilleux de te voir ! Et vous aussi, Votre Grâce. Quatre frères étaient suffisants mais en retrouver cinq est fort plaisant.
Hyacinthe : Simon ! Quand vais-je pouvoir visiter Clyvedon ?
Violet : Hyacinthe, laissez le duc prendre un siège, avant de l’embêter.
Simon : Vous avez la permission de venir quand vous le souhaitez.
Daphné : Maintenant, viens me montrer tout ce que tu as appris cet été.
Eloïse : Je ne partage mes chocolats avec personne…
Benedict : Ne refais jamais ce que tu as fait l'autre matin, plus jamais, est-ce bien clair, Éloïse ?
Eloïse : Tu parles de ma nouvelle relation, madame Delacroix !
Benedict : Elle n'est pas une de tes …
Eloïse : Je me suis trompée sur elle mon frère. Elle est merveilleuse, ne t'inquiète pas.
Benedict : Je n'avais pas la moindre inquiétude.
Anthony : À quel sujet ?
Benedict : Je… J'ai une relation amicale avec Geneviève Delacroix. La modiste.
Anthony : Je suis content pour toi, tu mérites d'être heureux, nous le méritons tous. Si cette dame y contribue, je suis ravi pour toi.
Daphné : Francesca, tu as fait d'énormes progrès au piano-forte !
Francesca : Joins toi à moi, mon frère.
Colin : S'il le faut.
Benedict : Ça doit venir des chocolats.
Hyacinthe : Plus vite !
Violet : Cessez, vous me donnez le tournis.
Hyacinthe : C'est si amusant.
Violet : Vous avez entendu ? Obéissez.
Pénélope est introduite par un valet.
Eloïse : J'ai du nouveau. J'ai fini par démasquer, lady Whistledown.
Pénélope : Qui est-ce ?
Eloïse : C'est madame Delacroix. Madame Delacroix, c'est elle. La modiste et Whistledown sont une seule personne. Et elle va publier une page en faveur de votre famille, elle me l'a dit.
Pénélope : Eh bien, c'est assurément une prouesse de mener deux affaires de front.
Eloïse : Nous devrions aspirer à être comme elle. Célibataires, gagnant notre vie nous même …
Pénélope : Éloïse, je suis ravie de votre découverte, mais je doute être comme elle un jour. Votre sœur est duchesse, désormais. Cela facilitera la réalisation de vos projets d'avenir. Le statut de ma famille, en revanche, c'est tout à fait une autre histoire qui ne risque pas de changer dans un futur proche.
Hyacinthe : Oui, Colin. Bravo !
Benedict : Vous allez pouvoir vous produire en duo !
Hyacinthe : Et vous avez combien de chevaux exactement ? Pourrai-je en avoir un à moi ? Vos chevaux sont les plus …
Violet : Je pense que Monsieur le duc en a assez entendu…
Simon : Est-ce qu’un poney, vous irait ?
Hyacinthe : Je ne comprends pas !
Simon : Là, c'est le moment délicat. Et voilà !
Gregory : Vous vous rendez compte que ce n'est qu'un poney en papier ?
Simon : Vraiment ?
Madame Delacroix livre les robes commandées chez les Featherington.
Portia : Stupéfiant, Madame Delacroix !
Geneviève : Étant donné que vous m'avez payée en avance cette fois, et en outre, comme il me restait de ce tissu dont personne ne semblait vouloir, il y en a deux autres identiques, lady Featherington.
Prudence : La mienne aura besoin d'être ajustée.
Philippa : La mienne est parfaite.
Pénélope : Et la mienne est jaune.
Portia : Vous voyez, jeunes filles, tout finit par s'arranger dans la vie ! Et Philippa, peut-être que monsieur Finch acceptera de reconsidérer sa proposition, maintenant que vous avez à nouveau une dot.
Philippa : À nouveau ?
Portia : Oui.
Philippa : L'avais-je donc perdue quelque part ?
Marina pense sentir son bébé et laisse tomber l’assiette qu’elle portait.
Portia : Miss Thompson ? Qu'y a-t-il ?
Marina : J'ai besoin de voir un docteur.
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Lady Whistledown : … Le dernier bal de chaque saison est généralement source de deux choses : l'attente ou l'effroi. Car ceux qui ont connu la réussite sur le marché marital cette année, sont impatients d'exhiber leurs unions si joyeuses et parfaites. Tandis que d'autres redoutent l'idée de passer une dernière soirée sous le regard perspicace de la bonne société. Car ils savent naturellement ce que cette soirée signifie, que leur temps est officiellement écoulé …
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Portia : Cela veut-il dire…
Médecin : Avez-vous vraiment cru qu'une tisane aurait remédié à la situation, Madame ? Comme si cela se pouvait !
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Lady Whistledown : … Mais, pour ceux qui se retrouveraient à la fois sans choix et sans espoir, ne craignez rien, car on ne sait jamais qui verra sa chance tourner ni quand cela arrivera ...
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Anthony : Il était saoul à rouler par terre !
Siena : Je parierais que vous l'étiez vous aussi.
Anthony : Et vous auriez gagné.
Siena : Il faut nous séparer. Je dois me préparer pour mon spectacle. Et vous, eh bien, j'imagine qu'il y a un bal quelque part qui requiert votre présence. Le dernier, je crois ?
Anthony : De cette saison. Cela dit, malheureusement pas mon dernier bal.
Siena : Cela veut-il dire que vous danserez ce soir, Monseigneur ? Pourquoi pas un quadrille ? Oh ne me dites pas que vous allez trouver quelque jeune dame à entraîner dans une valse toute la soirée ?
Anthony : Je ne compte pas approcher de la piste de danse. En tout cas si j'ai mon mot à dire.
Siena : Comment vous divertirez-vous, dans ce cas ? Je dois…
Anthony : Accompagnez-moi. Ce soir. Siena, je suis vicomte. Ma sœur est désormais duchesse et j'ai un duc pour beau-frère. Personne n'osera dire quoi que ce soit.
Siena : Non, pas à vous. Cette idée absurde est fantastique. Vous le savez bien.
Anthony : Siena, je veux que vous soyez à mes côtés. Accompagnez-moi. Accompagnez-moi !
Au château des Hastings, tout est prêt pour le bal. Daphné et Simon se retrouvent devant le tableau de Granville.
Daphné : C'est assez ressemblant.
Simon : En effet. Quoique, M. Granville a omis les deux cheveux blancs que j'ai gagnés avec les émotions de ces dernières semaines.
Daphné : Plus quelques rides aussi, peut-être.
Simon : Vous m'avez blessé.
Daphné : Nous devrions discuter du déroulement de la soirée.
Simon : Bien entendu.
Daphné : Je pense qu'il serait sage de participer à disons trois danses, ne croyez-vous pas ?
Simon : Deux.
Daphné : C'est notre bal, Votre Grâce. Je crains que deux danses laissent encore nos invités un peu tendus.
Simon : Mieux vaut cela que l'opposé : qu'ils soient trop relâchés et totalement déchaînés. Deux danses au maximum.
Daphné : Vous étiez merveilleux tout à l'heure avec Hyacinthe et Gregory. Ils vous adorent.
Simon : Les enfants m'aiment bien. Cela ne veut pas dire que j'ai envie d'en avoir.
Daphné : Non, bien sûr.
Rose : Vos Grâces, vos invités arrivent.
Daphné : Donc, c'est notre dernière danse.
Eloïse : Vous voulez faire mon portrait ?
Violet : Ma chérie, ne voyez dans cette soirée qu'une répétition. Vous ne faites pas encore vos débuts, vous ne devez pas être aussi tendue ce soir.
Eloïse : Je ne sens rien d'autre que mon incapacité à respirer dans ce corset.
Violet : Vous vous en accommoderez
Daphné : Tu as beau détester les robes de bal, celle-ci te va à ravir.
Eloïse : Oui…
Daphné : Si tu préfères rester dans la bibliothèque toute la soirée, je ne dirai pas un mot et je ne t'en voudrai pas. Je te remercie d'être venue.
Eloïse : Un instant. C'est moi qui devrais te remercie.
Daphné : Mais de quoi voyons ?
Eloïse : Hé bien, d'être aussi parfaite. Pour que je n'aie pas à l'être.
Portia : Regardez qui est là.
Lady Cowper : Lady Featherington, quelle plaisante surprise. Nous n'espérions pas vous voir ici.
Portia : Que pourrais-je dire ? La duchesse m'a lancé une invitation en personne. Les situations changent, mesdames, parfois en une seule nuit
Lady médisante : Il paraît que votre époux a remporté de gros gains l'autre jour. Où est-il ? Il fête encore sa victoire ?
Lady Cowper : Une situation qui, à l'évidence, n'a guère changé, elle.
Featherington fête sa victoire dans un salon privé.
Featherington : Je présume qu'il y a quelqu'un de spécial pour moi ?
Hotesse : On vous réserve ce qu'il y a de mieux, Monsieur.
Elle le conduit dans un salon où l’attendent Tom et le lord qui l’accompagne. Tom pose sur la table une fiole qui porte une étiquette : Laudanum - Poison
Tom : Featherington. Venez vous asseoir.
Le bal des Hastings
Colin : La soirée vous plaît ?
Pénélope : Pardon ?
Colin : Est-ce que vous vous amusez ?
Pénélope : Oui, je reviens de la piste de danse.
Colin : Je ne vous y ai pas vue.
Pénélope : J'étais… J'étais complètement de l'autre côté. Il y a beaucoup de monde, alors … Colin …
Colin : Pénélope. Je vous dois des excuses, je ne m'en étais pas rendu compte, mais vous vouliez m'empêcher de souffrir à cause de miss Thompson et… Et j’ai été idiot.
Pénélope : Vous n'étiez pas idiot. Seulement, vous vous pensiez amoureux, personne ne devrait jamais s'en excuser. Quelqu'un qui se trouve dans cette incroyable situation devrait se déclarer. Avec assurance, avec ferveur. Haut et fort. Colin, j'ai quelque chose à vous dire.
Colin : J'ai aussi quelque chose à vous dire, Pénélope. Je vais partir. Demain matin à la première heure, pour mon tour du monde. Je commence par la Méditerranée. En fait, c'est vous qui me l'avez inspiré. En me rappelant souvent combien j'aimais voyager. Que souhaitiez-vous me dire ?
Pénélope : Je ne me souviens pas.
Colin : Alors dansons maintenant ?
Pénélope : Non. Je pense avoir assez dansé pour ce soir, Colin. Je vous souhaite bon voyage.
Colin : Pénélope !
Eloïse : Regardez la reine, elle est là. L'occasion ou jamais de connaître ses plans pour Whistledown. Tout va bien, Pénélope ?
Pénélope : Tout va très bien. La reine… Allez-y. Il faut saisir votre chance.
Eloïse : Très bien.
Brimsley : On n'approche pas Sa Majesté.
Eloïse : Je requiers une audience.
Brimsley : Eh bien dans ce cas, non.
Eloïse : Je tenais à la remercier de m'avoir donné l'opportunité d'enquêter sur le Whistledown. Je présume qu'elle est proche de démasquer l'identité de son auteur. Surtout maintenant qu'elle a engagé un conseiller de si haut mérite.
Brimsley : Ça, vous n'avez pas idée. Nous allons la démasquer cette nuit même.
Eloïse : Bien sûr ! Je n'en doute pas ! L'équipe des policiers de Bow Street, c'était votre esprit brillant, n'est-ce pas ?
Brimsley : Ma foi…
Eloïse : Sa Majesté a de la chance de vous avoir. Un homme d'un tel talent, d'un tel génie.
Brimsley : Nous avons découvert que Whistledown livre ses chroniques à un imprimeur de Lombard Street, pendant que la haute société est distraite par des évènements tels que celui-ci. C'est ainsi qu'elle opère. C'est là-bas que nous l'arrêterons ce soir.
Charlotte : Brimsley, j'ai besoin de vous.
Eloïse : Bénédict, va voir Geneviève. Veille à ce qu'elle reste chez elle ce soir …
Benedict : Pas maintenant !
Eloïse sort et s’adresse à un cocher.
Eloïse : Je voudrais que vous m'emmeniez.
Cocher : Miss Éloïse…
Eloïse : J'ai de la petite monnaie. Cela fait une somme.
Anthony vient chercher Siena avec un bouquet de fleurs. C’est le Lord avec lequel elle se montre dans le monde, en ce moment, qui vient ouvrir.
Le Lord : Ha !
Anthony : Toutes mes excuses.
Siena : Monsieur… Donnez-moi une minute, mon amour, et je retourne auprès de vous. - J'ai songé à vous accompagner au bal ce soir. Je me suis imaginée à votre bras, dansant la nuit entière avec vous. Mais je ne me suis pas autorisée à aller plus loin que l'imaginer.
Anthony : Siena, que faites-vous ?
Siena : Ce que je fais ? Ce que je… Eh bien, je fais exactement ce que j'ai toujours fait. J'essaye de veiller à mes propres intérêts, j'essaye d'assurer mon avenir. Parce que je sais… dans mon cœur, je sais que de toute façon, personne ne le fera à ma place.
Anthony : J'ai essayé. Vous devez le savoir, j'ai essayé.
Siena : Ce que je sais, c'est que vous êtes perdu. Et je ne peux pas vous laisser m'entraîner et partir à la dérive avec vous. Vous devez me laisser m'en aller.
Anthony : Je sais, je me suis mal comporté.
Siena : Laissez-moi m'en aller. Je suis fort comblée. Fort satisfaite. Ce gentleman qui m'attend, lui, il me voit telle que je suis. Contrairement à vous, il ne souhaite pas que je m'accoutre d'une robe ridicule pour m'emmener dans quelque bal absurde. Il n'espère pas me voir changer. Et je n'y tiens pas non plus. Laissez-moi continuer ma route.
Anthony : Vous avez raison. Je regrette, Siena. J'ai tellement de regrets.
La voiture d’Eloïse stationne devant une imprimerie.
Cocher : Je dois vous ramener au bal !
Eloïse : Dans quelques minutes.
Une voiture arrive, un Bow street de la reine court dans leur direction.
Eloïse : Lady Whistledown. Fuyez ! C'est un piège !
Bow street : Vous l'avez fait fuir ?
Eloïse : Mes excuses. Je vous ai pris pour quelqu'un d'autre. Vous pourrez peut-être la rattraper.
Lady Danbury : Je suppose que votre projet de vous séparer de votre épouse n'a toujours pas changé ?
Simon : Non, en effet. Pas plus que votre capacité à apprendre je ne sais comment le moindre potin répandu dans cette ville.
Lady Danbury : Quand finirez-vous par l'accepter ? Je suis au courant de tout. L'orgueil, Votre Grâce. L'orgueil vous coûtera tout et vous laissera sans rien. Vous devez empêcher que cela vous arrive à vous aussi.
Daphné : Est-ce différent pour eux ? Pour les hommes… de savoir s'ils sont amoureux ? Tout semble différent pour eux. Nous sommes d'accord pour une danse ce soir, une valse.
Violet : Cela me manque de danser avec votre père. La dernière fois que j'ai dansé, c'était avec lui, dans un bal. Il y avait plusieurs paons, c'était des vrais, je crois ! Toute sa personne me manque, en vérité.
Daphné : Un couple qui s'aimait autant que père et vous, c'est une rareté, j'ai fini par m'en rendre compte.
Violet : Mais sachez que cela n'a pas été sans épreuve. Votre père et moi avons fait face à beaucoup de difficultés, croyez-le, mais nous les avons surmontées. Nous avions décidé dès le départ de le faire.
Daphné : Maman, je ne crois pas que…
Violet : Nous avions choisi de nous aimer chaque jour de notre vie. C'est un choix, une décision. Il n'est jamais trop tard pour la prendre. J'ai beau savoir que je ne reverrai jamais votre père, j'ai beau le savoir… je m'éveille chaque matin et je touche l'oreiller sur lequel il posait sa tête en sachant que tous deux, nous avions fait le choix d'aimer et de faire tous les efforts qu'il fallait. Eh bien… je ne saurais vous dire à quel point cela me réconforte et m'apporte de la paix.
Daphné : J'aimerais qu'il y eût un remède, maman. J’aimerais être en mesure …
Violet : Vous êtes une Bridgerton. Il n’y a rien qui ne soit à votre portée.
Simon danse avec Daphné la valse promise, lorsqu’il se met à pleuvoir. Les invités se mettent à l’abri. Simon veut l’entraîner aussi mais elle reste sous la pluie. D’autres jeunes couples voudraient les rejoindre mais Lady Danbury met tout le monde à la porte pour les laisser seuls.
Lady Danbury : Chers invités, il me semble que le bal est terminé. Nous remercierons nos gracieux hôtes pour cette splendide soirée demain matin. Maintenant, partez tous. Dehors ! Sur-le-champ !
Simon : Daphné… Je suis vraiment navré.
Daphné : Pour quoi ? Même un duc ne saurait contrôler le temps.
Simon : Ce n'est pas comme cela que vous imaginiez cette soirée.
Daphné : Non. Sans aucun doute !
Simon : C'est pour cela que je…
Daphné : C'est mieux ainsi. Je sais pourquoi vous avez fait ce serment à votre père. J'ai trouvé les lettres que vous lui avez écrites, enfant, et je les ai lues
Simon : Daphné…
Daphné : Même si une personne n'est pas parfaite, elle n'en est pas moins digne d'amour pour autant. Votre père a voulu vous faire croire l'inverse. Il a voulu vous faire croire que vous ne deviez pas avoir de faille, sinon vous ne pourriez être aimé, mais il avait tort. S'il vous fallait une preuve de ce que j'avance, regardez, vous l'avez devant vous. Je suis fatiguée de faire semblant ! De continuer à jouer la comédie de celle qui ne vous aime plus. Parce que je vous aime. J'aime tout de vous, Simon. Y compris les parts de vous-même que vous pensez trop sombres ou honteuses. Et chaque cicatrice, chaque faiblesse, chaque imperfection, j'aime tout en vous. Vous pouvez vous croire trop abîmé, et trop brisé pour vous autoriser le bonheur, mais vous pouvez choisir un parti différent, Simon. Vous pouvez choisir de m'aimer autant que je vous aime. Cela ne devrait pas dépendre de quelqu'un d'autre. Cela ne doit pas dépendre de quelqu'un d'autre. Ce choix ne doit dépendre que de vous.
Portia et ses filles rentrent chez elles
Philippa : Monsieur Finch a la mine tellement chaleureuse. Et son regard, il m'inspire.
Prudence : Si seulement il pouvait t'inspirer le silence.
Portia : Ne soyez pas méchante. Vous ne manquerez pas d'occasions de trouver un mari cet été. Je pensais à faire une rénovation complète de notre maison de campagne afin de… Où est miss Thompson ?
Madame Varley : Madame, il y a des nouvelles.
Portia : Quoi, que se passe-t-il ?
Madame Varley : C'est votre époux, Madame. Il serait mort, à ce qu'ils disent. Les policiers de Bow Street ont des questions.
Portia se précipite dans le bureau, l’argent n’est plus là.
Simon rejoint Daphné dans sa chambre.
Simon : Je n'ai pas envie de vivre seul. Je le sais, maintenant. Mais, ce que j'ignore, c'est comment être l'homme dont vous avez besoin. L'homme que vous méritez. Je ne sais comment je réussirais.
Daphné : Si, vous savez.
Simon : Daphné.
Daphné : Vous savez très bien. Restez. Restez et nous surmonterons cette épreuve ensemble. Si vous réussissez, si nous réussissons, alors…
Simon : Rien d'autre n'aura d'importance.
Il la prend dans ses bras, la dépose sur son lit. Ils font l’amour et cette fois, il ne se retire pas.
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Lady Whistledown : ... S'il devait y avoir conclusion plus grandiose de la saison mondaine que celle apportée par le duc et la duchesse de Hastings cette année, alors votre chroniqueuse devra remballer ses mots et corriger sa copie. Car ce fut la romance tumultueuse de ce couple qui clôtura cette nouvelle saison scandaleuse londonienne. Tandis que beaucoup quittent la ville pour de plus vertes contrées, certains adieux semblent plus définitifs que d'autres ...
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Chez les Featherington, Pénélope pleure dans les bras d’Eloïse.
Eloïse : Je suis là, Pénélope, pour vous aider à trouver une raison, chaque jour, de supporter l'absence de votre cher papa. Je sais, je sais, il vous manquera beaucoup.
Pénélope : Je veux une bonne nouvelle. Qu'est-il arrivé à Lady Whistledown ? Avez-vous sauvé madame Delacroix ?
Eloïse : Tout à fait. Et maintenant, elle va pouvoir arranger ce qu'elle a saboté cette saison, j'en suis certaine.
Pénélope : Et bien avec elle dans les parages, la saison prochaine s’annonce plus passionnante.
Portia est mélancolique devant le lit de son mari. Marina entre.
Marina : Comment avez-vous fait ? Comment avez-vous supporté 22 ans de mariage sans amour ?
Portia : On trouve des choses à aimer, ma chère. Des petites choses, puis de grandes choses comme vos bébés. Et ajoutées les unes aux autres, elles deviennent suffisantes. Vous êtes forte, miss Thompson. Peut-être même plus que moi. Vous vous débrouillerez.
Marina s’en va, Sir Phillip l’aide à s’installer dans son landau.
Portia : Vous avez un nom ?
Madame Varley : Nous l'avons trouvé, Madame. L'homme qui va hériter du domaine Featherington, seulement voilà. Regardez.
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Lady Whistledown : ... Bien entendu, il y a d’autres fins synonymes de nouveaux débuts. Aussi incertains ces nouveaux débuts soient-ils. ...
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Colin s’apprête à partir pour son tour du monde.
Colin : Je vous écrirai à tous de Grèce.
Gregory : N'oublie pas de me rapporter un cadeau.
Hyacinthe : Voyons, on n'exige pas de cette manière. Je serais ravie de quelque chose de bleu ou de blanc.
Daphné : Anthony, je ne me souviens pas t'avoir vu hier soir.
Anthony : En effet, j'étais un peu indisposé, toutes mes excuses.
Daphné : Mais tu…
Anthony : Vous vous apprêtez à rentrer à Clyvedon, je présume ?
Simon : Nous avons décidé de prolonger notre séjour à Londres. De prendre le temps de nous divertir, de profiter l'un de l'autre.
Daphné : Et toi ? Quels sont tes projets ?
Anthony : Pas de projet notable. Autre que trouver et promptement déclarer mes intentions à ma future vicomtesse.
Daphné : Le vicomte est prêt à trouver et à déclarer ses intentions ? Vous entendez cela, Votre Grâce ? Et qui est la jeune dame ?
Anthony : Quelle importance ? J'ai enfin cerné la difficulté, il s'agit de l'amour lui-même. L'exclure de toute liaison romantique me simplifiera les choses. On ne me distraira plus de mes responsabilités et je ne m'écarterai plus des voies de la raison. Profitez de votre séjour.
Daphné : Peut-être va-t-il apprendre.
Simon : Peut-être pas.
Eloïse : Transmets mes salutations à madame Delacroix.
Benedict : Tes salutations devront attendre. Elle part quelques jours en voyage en France.
Eloïse : Tu vas lui dire au revoir maintenant ?
Benedict : C'est fait. Hier soir, si tu veux tout savoir, nous étions ensemble à une fête. Une fête très amusante.
Eloïse : Tu étais avec madame Delacroix hier soir ?
Benedict : Oui. Je t’en prie, ne dis pas à notre sœur que je suis parti au milieu du bal. Qu'y a-t-il ?
Eloïse : Si tu étais avec madame Delacroix hier soir, alors elle n'est… elle n'est pas… Seigneur.
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Lady Whistledown : ... Cependant… Il n'y a pas de fin en vue pour les récits de votre auteure, qui a récemment été mise au courant d'un complot pour la démasquer…
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Eloïse : Lady Whistledown. Fuyez, c'est un piège !
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… par une adversaire certes fort digne d'estime. Peut-être dévoilerai-je mon identité un jour. Toutefois, sachez-le, cher lecteur, cette décision n'appartiendra qu'à moi.
Votre dévouée, lady Whistledown.
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On découvre que Lady Wistledown n’est autre que … Pénélope !
Neuf mois plus tard … Simon et Violet tiennent chacun une main de Daphné
Accoucheur : Je vais vous demander de pousser, Votre Grâce. Poussez ! C'est très bien. Encore une fois, poussez, poussez.
On entend des cris de bébé, Daphné, heureuse, rit
Sage-femme : Félicitations, Vos Grâces, c'est un fils.
Daphné : Voulez-vous le prendre dans vos bras ? Il faut lui donner un nom, maintenant.
Simon : Quoi qu'il en soit, il devra commencer par la lettre "A". Votre tradition familiale l'oblige !
Violet : En effet. Ainsi le veut la tradition.