1.03 – Les jours pairs
-- 1761 --
Saint James House
Le Palais est en effervescence, les préparatifs pour le couronnement du roi George III et de la reine Charlotte vont bon train. Brimsley retrouve Reynolds aux cuisines. Il ne comprend pas ce qu’il fait là, Reynolds lui répond qu’il est en mission. Brimsley veut savoir où est le roi, c’est le jour du couronnement, même fâchés, George et Charlotte doivent apparaître unis. Reynolds assure que le roi rejoindra Charlotte bientôt, il se trouve en haut, dans la bibliothèque. Brimsley le soupçonne de s’autoriser un autre amant ce qui fait rire Reynolds, il n’y a pas d’autre amant, il est venu simplement au sous-sol. Il l’adjoint d’aller retrouver sa reine. Brimsley se détourne pour quitter les cuisines, la porte derrière Reynolds s’ouvre pour laisser passer un laquais, Brimsley aperçoit le roi à l’intérieur, se faisant examiner par un médecin. Brimsley demande pourquoi un médecin inconnu et pourquoi dans un cellier. Reynolds répond en appuyant sur chaque mot, qu’il n’a rien vu dans le cellier. Brimsley se retire pour aller servir sa reine.
Ledger House
Dans la maison des Ledger, Violet se fait coiffer pour sa promenade à cheval matinale. Elle assaille sa gouvernante de questions. Le couronnement est un grand jour, mais sa mère, Lady Ledger a prétendu que la Cour a du faire le tour du monde pour trouver quelqu’un qui accepterait d’épouser le roi. Et pendant le thé la veille, Lady Ledger et les dames invitées ont convenu que leur amour signifiait qu’ils vivaient maintenant dans une société contre nature. Sa gouvernante lui conseille de ne répéter ce que dit sa mère à quiconque en dehors de la famille. Plus tard, Violet assiste à une conversation entre ses parents. Bien que ne remettant pas en question le choix du palais, car elle servira sa reine de son mieux, Lady Ledger ne peut accepter que le reste de ses congénères soient intégrés dans la haute société. Même fortunés, leurs fortunes ne font pas d’eux leurs égaux, mais le White accepte les hommes comme des gentlemen maintenant. Lord Ledger lit le journal sans répondre à son épouse. Violet demande à son père s’il est vrai que le roi leur a donné des titres et des terres. Toutes les familles de la haute société ont également reçu leurs titres et leurs terres du roi, Lord Danbury a fréquenté Hilton avec le père du roi, presque tous ont étudié à Oxford avec Lord Ledger. Ce dernier définit un gentleman comme un homme bien éduqué et de bonne famille. Ils sont donc exactement comme eux et même mieux, sachant que certains sont issus de famille royale et possèdent plus de biens qu’eux-mêmes. Lord Ledger donne raison à sa fille, mais Lady Ledger pense qu’elle raisonne beaucoup, pense trop et se demande ce que lui enseigne sa gouvernante. Violet signale qu’elle apprend principalement le latin mais elle aimerait ajouter les mathématiques avancées. Irritée, Lady Ledger se lève et quitte le salon. Lord Ledger sourit à sa fille en lui faisant un clin d’œil. Ils se souhaitent un bon couronnement mutuellement.
-- 1814 –
Buckingham House
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Très chers lecteurs,
Si les enfants sont l’espoir chéri de chaque mariage, pour un membre de la famille royale en mal d’héritiers, les enfants sont plus qu’un espoir, ils sont une nécessité.
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Charlotte supervise les décorations de Noel au Palais, elle souhaite plus de couleurs. Brimsley veille à la satisfaire.
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La plupart des filles de notre chère reine Charlotte et du roi George attendent depuis longtemps sur l’étagère, en prenant la poussière. Tant de célibataires et si peu de temps. Nul doute qu’en cette saison de prodigalités, sa majesté doit sentir cruellement l’aiguillon de la frustration.
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-- 1761 --
Saint James House
Agatha Danbury est à nouveau conviée au Palais par la princesse Augusta, au grand dam de son époux qui s’indigne de ne pas être lui-même invité. A la perspective de rester chez eux avec lui, elle promet de parler à la princesse douairière du bal que Lord Danbury a l’intention de donner dans leur nouveau domaine.
En buvant le thé, Augusta attend des nouvelles de Buckingham par Agatha. Cette dernière assure qu’après les premiers jours difficiles du mariage, le couple royal est heureux et ne peut qu’être consolidé par le couronnement. Elles ont même abordé le sujet de l'héritier, ce qui met Augusta en joie.
Le couronnement se déroule avec faste et dans la liesse. Le couple royal affiche une union heureuse et s’embrasse même sur le balcon en saluant la foule. Pourtant, une fois seuls et dans le palais où ils sont entrés en se tenant par la main, à l’abri des regards, ils se lâchent les mains et se dirigent chacun vers leurs chambres.
Au moment de se séparer, Reynolds émet une discrète toux. George s’arrête et demande ce qu’il y a, c’est Charlotte qui lui rappelle qu’ils sont dans un jour pair. Ils sont d’accord pour ne pas être obligés de respecter tous les jours pairs. Ils repartent vers leurs chambres, mais une nouvelle toux de Reynolds les arrête. George est d’avis que plus vite elle tombera enceinte, plus vite ils pourront cesser cette besogne. Charlotte repart vers la chambre du roi en confirmant que leur devoir sera accompli et elle n’aura plus à voir son visage. George la suit en se félicitant de ne plus avoir à entendre le son de sa voix.
Plus tard, en se promenant avec Agatha dans le parc, Charlotte ne peut s’empêcher de lui avouer qu’elle déteste George, trop poli et menteur. Sur les conseils d’Agatha, elle est fermement résolue à tomber enceinte, le couple s’y emploie. Agatha ne sait que trop que l’acte conjugal est désagréable et la plaint de tout cœur.
Pourtant, malgré un profond désaccord, leur attirance physique est indéniable et leur contrat pour leurs obligations conjugales les jours pairs est respecté. Il arrive même que Reynolds et Brimsley soient obligés de mettre précipitamment le personnel de service de la salle à manger à la porte pour respecter l’intimité de leurs ébats. Ou Charlotte rejoint le roi dans son cabinet de toilette, alors qu'il est en train de prendre son bain. Reynolds disparait rapidement lorsque Charlotte entre dans la baignoire.
La lune de miel est terminée, Brimsley l’informe qu’elle peut désormais assister à des expositions, à l’opéra et des pièces de théâtre. Elle souhaite s’occuper de mères miséreuses à l’hôpital et elle l’informe que dorénavant, elle cueillera ses oranges elle-même. Brimsley a prévu une rencontre avec ses dames d’honneur pour le lendemain. En ce qui concernent leurs obligations officielles, Charlotte est étonnée d’apprendre que le roi ne s’autorise aucun événement mondain au palais et qu’il ne se rend jamais dans le monde. Elle ne comprend pas pourquoi, il est beau, s’exprime parfaitement. Brimsley laisse échapper que cela a peut-être à voir avec le médecin, ce qu’il regrette aussitôt, Elle l’oblige à parler. Plus tard, au cours de la nuit qu’il passe avec Reynolds, il avoue qu’il a mis Charlotte au courant. Il veut en apprendre plus sur la santé du roi, mais Reynolds qui se rhabille, affirme que le roi est en parfaite santé et qu’il n’y a rien à savoir en sortant et claquant la porte.
Du côté du couple royal, Charlotte demande au roi pourquoi il a consulté un médecin dans le cellier, George répond que c’était normal, le jour du couronnement, il devait être examiné et le cellier est l’endroit habituel. Charlotte doit se contenter de cette explication, et en passant sa robe de chambre, elle se résigne à n’être que le ventre qui devra porter l’héritier avant de sortir en claquant à son tour la porte.
Agatha prend le thé avec la princesse douairière, impatiente d’apprendre qu’un bébé royal est attendu. Agatha avoue n’avoir encore remarqué aucun signe de grossesse. Augusta lui recommande de ne pas relâcher son attention, un bébé ferait le bonheur du peuple et scellerait la Grande Expérimentation. Agatha en profite pour l’informer que Lord Danbury et elle-même souhaiteraient organiser le premier bal de la saison, ce qui aiderait au triomphe de l’expérience. Augusta ne peut accepter que le premier bal de la saison se déroule dans leur maison. Agatha lui rappelle qu’il serait regrettable qu’elle apprenne que la reine est tombée enceinte longtemps après l’événement. Augusta promet d’arranger ça avec Lord Bute. Satisfaite, Agatha sort, Augusta reste seule, soucieuse de la tournure prise par leur relation.
Agatha n’a pu échapper à Lord Danbury dès son retour chez elle. Pendant qu’elle se rajuste, il se montre attristé de n’avoir pas reçu de réponse pour le bal de la part de la princesse douairière. Touchée par sa contrariété, elle a un geste de tendresse envers lui et assure qu’il est aussi méritant que tous ces gens. Dans son bain, elle décide d’envoyer les invitations pour le premier bal de la saison, avant que la princesse n’envoie les siennes.
-- 1814 –
Londres
Lady Violet et Lady Danbury se rencontrent dans une chapelle. Violet explique que c’est l’anniversaire de son mari et qu’il adorait fêter ces jours-là. Avec tendresse, elle se souvient que son père lui créait des chapeaux d’anniversaire en papier chaque année lorsqu’elle était jeune. Edmund n’en avait jamais eu et elle lui en fabriquait, qu’il portait toute la journée en riant parce qu’il était ridicule. Émue, Lady Danbury dit à Violet qui s’en offusque, qu’elle a beaucoup de chance. Avant de partir, les larmes aux yeux, Agatha ajoute qu’elle n’aime pas cette date mais elle a beaucoup de chance.
-- 1761 --
Ledger house
Un chapeau d’anniversaire sur la tête, Violet se tient à sa place favorite dans le salon, près de son père qui lit. Un cri de sa mère la fait sursauter. Lady Ledger entre dans le salon d’un pas rapide en montrant l’invitation des Danbury pour le premier bal de la saison. Violet demande la permission d’y aller, elle a entendu dire qu’ils ont une très belle maison avec d’immenses jardins. Scandalisée, sa mère répond qu’ils n’iront dans cette demeure sous aucun prétexte, elle «la» supporte déjà assez à la Cour. Elle sort du salon, lord Ledger fait un signe de complicité à sa fille.
Buckingham House
Charlotte a invité le tout jeune Mozart à la Cour, pour interpréter ses compositions devant elle et ses dames de compagnie. La voix du roi dans les jardins attire Charlotte à la fenêtre. Lady Ledger en profite pour remercier Lady Danbury de sa charmante invitation qu’elle doit décliner, entrainant les autres dames de compagnie à décliner l’invitation à leur tour. Agatha, déçue, s’efforce de conserver un sourire en faisant mine de se concentrer sur la musique.
Plus tard, Charlotte attend le roi dans sa chambre. Étonné il remarque que ce n’est pas un jour pair. Elle trouve étrange qu’il refuse de recevoir mais aussi d’être reçu. De plus, les divertissements sont interdits. Il objecte qu’il a des tâches à accomplir. Il est un homme de science et l’agriculture en fait partie. Il aime le travail de fermier. Il est un roi fermier.
Saint James House
Mécontent, Lord Bute reproche à la princesse douairière d’avoir autorisé Lady Danbury à envoyer ses invitations. Calmement, Augusta affirme avoir la situation bien en main. Lord Bute en doute, la haute société n’ira pas. Toutes les épouses de Londres se querellent avec leurs maris. Celle de Lord Ledger dirige la cabale, le Parlement est en plein tumulte. Il est entouré de lords gémissants, aucun ne veut rentrer chez lui. Le Parlement risque d’être paralysé. Le Comte Harcourt propose de demander à Lady Danbury de retirer son invitation, ce que refuse Augusta, Lady Danbury n’apprécierait guère. Lord Bute remarque qu’il semblerait que cette Lady ait pris l’avantage. Augusta affirme que non, mais il serait fort inconvenant qu’elle soit obligée de choisir son camp. Pour la réussite de leur grand projet, le Palais doit se montrer constant dans sa volonté d’unifier la société. Lord Bute fait observer que si Lady Danbury donne un bal et que leur clan refuse de s’y rendre, le Palais y perdra toute autorité morale.et la Grande Expérimentation sera vouée à l’échec. En se retirant, Lord Bute signifie à la princesse qu’elle devra s’employer à convaincre Lady Danbury d’annuler son bal.
Buckingham House
Derrière une fenêtre du château, Charlotte surveille les allers et venues du roi pour constater qu’il s’adonne bien aux travaux de jardinage. Agatha demande à voir la reine pendant qu’elle est seule. Elle lui apprend qu’elle donne un bal et qu’elle sait qu’elle ne pourra y assister étant donné que le roi n’accepte pas les soirées mondaines. Cependant elle souhaiterait que Charlotte encourage ses dames d’honneur à y participer. Puisqu’elles ont reçu une invitation, Charlotte ne voit pas où est le problème, elle est concentrée sur l’activité du roi et n’écoute pas Agatha à qui la princesse douairière a demandé d’annuler le bal. Agatha ose se mettre devant sa reine, Charlotte ne comprend pas, elle n’est pas concernée. Agatha lui rappelle qu’elle est la reine et la première de son origine, ce qui a ouvert des portes, leur titre est tout récent. Si elle n’était pas la reine, sa vie serait très différente dans ce palais. Agatha veut lui ouvrir les yeux sur les enjeux et ce que la reine est censée faire pour eux, tout nouveaux ici. Agatha lui conseille de tout faire pour tomber enceinte et d’endurer. Elle est leur reine, elle doit se concentrer sur son pays, son peuple, son camp. Elle tient son destin entre ses mains, les murs de son palais sont trop hauts. Agatha fait une révérence et sort en passant devant Brimsley imperturbable. Charlotte la suit des yeux, pensive.
Plus tard, en se promenant dans l’orangerie, Charlotte demande où sont les employés. Brimsley répond qu’ils ont été renvoyés, puisqu’elle cueille ses oranges elle-même. Le soir, Charlotte est songeuse en se préparant pour rejoindre le roi. Puis, suivie de Brimsley, Charlotte se fait ouvrir la porte de la chambre du roi par Reynolds.
Brimsley et Reynolds ne se sont plus parlé depuis leur dispute le soir du couronnement. Ils montent la garde devant la chambre du roi. Timidement, Brimsley se rapproche de Reynolds, sa main près de celle de son amant, en signe de premier pas. Reynolds croise les mains devant lui. Touché par la détresse de Brimsley, il décroise ses mains et d’un doigt touche la main de Brimsley qui esquisse un sourire. Ils reprennent leur position devant la porte du roi.
Le devoir conjugal est accompli avec toujours autant de passion par le couple royal, Charlotte s’apprête à regagner sa chambre mais se ravise. Elle s’allonge auprès du roi et lui prend le visage entre ses mains. Elle lui dit qu’elle comprend qu’il vit pour le bonheur et le malheur d’une grande nation. Elle imagine que c’est épuisant et solitaire et n’est plus étonnée de le voir passer son temps dans le jardin. Le fermier George devient un homme ordinaire dans le jardin. George n’a jamais été autre chose qu’une fonction. En l’embrassant, elle lui demande d’être une personne avec elle. Charlotte décide qu’il n’y ait plus de jours pairs et impairs, George est d’accord, ils n’auront que des jours. Elle sait qu’il déteste les choses mondaines, mais reprenant les mots d’Agatha, elle lui dit que les murs du palais sont trop hauts, il y a une chose qu’ils doivent faire. Elle se serre contre lui.
Agatha supervise les derniers préparatifs du premier bal de la saison, les valets, les fleuristes, les musiciens, tous s’affairent. Coral lui recommande d’aller s’habiller, tout est magnifique. Après un dernier regard circulaire, elle s’exécute. Quelques temps plus tard, elle redescend parée et coiffée. Elle doit rassurer Lord Danbury, fébrile, sur sa tenue qui est parfaite. Les premiers invités sont Lord et Lady Ledger. Cette dernière se dit ravie d’être là et Lord Ledger avoue à Agatha qu’elle a reçu une missive du roi, elle ne pouvait donc manquer un bal où le roi prévoit de se rendre. Ils sont suivis de la Princesse Augusta, flanquée du Comte Harcourt et de Lord Bute. Chagrinée, Charlotte remarque que la haute société et les nouveaux titrés ne se mélangent pas. L’arrivée du couple royal fait sensation. Après les échanges coutumiers de courtoisie avec leurs hôtes, le couple royal occupe la piste de danse. Lord Ledger demande à Lord Danbury la permission d’inviter Agatha, qu’il conduit ensuite sur la piste. Un signe de tête approbateur du roi, déclenche enfin le mélange des origines qui fera le succès de la Grande Expérimentation. Augusta constate avec plaisir que son fils affiche un visage heureux qu’elle ne lui avait plus vu depuis longtemps. Charlotte remercie George qui refuse, ils sont désormais une équipe.
Le bal se termine, la porte fermée sur les derniers invités, Lord Danbury et Agatha rient de joie, ils ont réussi. Lord Danbury ajoute qu’il est naturellement voué pour la réussite. Puis prenant Agatha par la main, il l’entraine vers leur chambre pour fêter l’événement. Agatha envoie un regard de détresse vers Coral.
George assiste à la préparation de Charlotte pour la nuit. Avec elle à ses côtés, il croit pouvoir faire de grandes choses. Ils ont accompli ce soir, en une soirée, plus de progrès que le pays n’en a connu depuis un siècle, plus que ce qu’il avait rêvé. Puis la soulevant de terre, il l’emporte dans ses bras vers ses appartements. Les femmes de chambre se regardent en souriant.
Pour Agatha, c’est une autre affaire. Alors que sa tête cogne régulièrement le mur, Lord Danbury s’interrompt brutalement et oscillant sur le côté, tombe sur le plancher, mort. Coral attend devant la porte de la chambre. Agatha en sort, Coral veut appeler le valet pour qu’il monte l’eau chaude. Agatha la retient, elle n’aura plus besoin de bain aussi souvent. Coral comprend, heureuses, elles se prennent dans les bras en riant. Puis Agatha retourne dans la chambre et appelle à l’aide. Coral sonne le valet et donne les ordres au personnel, il est arrivé malheur au maître. Il faut appeler le docteur, réveiller le valet de Lord Danbury.
-- 1814 –
Danbury House
Violet n’a toujours pas digéré la remarque de Lady Danbury le jour de l’anniversaire de Lord Bridgerton. Aussi a-t-elle décliné l’invitation de Lady Danbury pour le thé. Mais Lady Danbury a plus d’un tour dans son sac, elle a libéré tous ses après midi pour elle et lorsque Violet a prétendu que la roue de sa voiture était brisée, elle lui a envoyé sa propre voiture avec forces valets de pied, l’obligeant à honorer l’invitation. Lady Danbury veut lui parler de leur rencontre à l’église. Elle était en discussion avec l’archevêque pour le financement d’une école pour orphelines au nom de Lord Danbury. Devant la mauvaise humeur de Violet, Lady Danbury hausse le ton. Son mari dédaignait les orphelins. Éduquer les pauvres était du gâchis et les jeunes filles n’étaient utiles que … elle hésite et cherche un mot pour rester dans les convenances … pour procréer. Violet aimait, elle est allée chercher du réconfort à l’église, Edmund vit en elle. Elle exécrait, elle finance une école par vengeance et satisfaction. Herman pourrit en elle. Le cœur de Violet déborde, le sien est affamé. Quand elle dit que Violet est chanceuse, c’est parce qu’elle est fort chanceuse.
Emue, Violet lui propose de boire quelque chose de plus fort que du thé, les larmes aux yeux Lady Danbury est heureuse de retrouver son amie.
Buckingham House
Seule dans son salon décoré pour Noel, Charlotte oblige Brimsley à lui donner la raison pour laquelle ses filles ne se sont pas mariées. Après avoir tourné autour du pot et pressé par Charlotte, il livre le fond de sa pensée. Ses filles sont de charmantes personnes, de bonnes petites qui aiment beaucoup leur mère. Le roi est tombé malade trop tôt, elle était si jeune. S’il était mort, elle aurait souffert mais elle aurait fini par guérir et avancer. Au lieu de cela, elle est toujours sa reine, figée pour toujours et à jamais dans l’attente. Ses filles ne pouvaient pas la laisser dans son palais, piégée dans le temps.
Charlotte réalise que Brimsley est celui qui la connait le mieux. Elle lui ordonne de retourner derrière, de cesser de parler et surtout de ne pas la regarder. Brimsley s’exécute, Puis en parlant très fort, elle constate que le sapin a besoin d’or et en veut beaucoup plus pour le lendemain. Brimsley la regarde, il sait ce qu’elle ressent.
-- 1761 --
Buckingham House
Charlotte se réveille dans le lit de George. Elle est seule, elle l’appelle. Elle allume un bougeoir et le découvre dans un coin de la chambre. Il est agité et murmure des mots incompréhensibles. Il a dessiné des croquis sur le mur et écrit des formules de calcul. Puis il sort dans le jardin, et se met à courir lorsqu’il distingue Vénus dans le ciel. Il tombe à genoux et se déshabille. Un laquais qui veillait dans le couloir a prévenu Reynolds. Ce dernier a donné des instructions à Brimsley pour monter la garde et éloigner tous les domestiques pour qu’il ne reste personne dans les couloirs. Se saisissant d’une couverture Reynolds essaie de couvrir le roi, mais il est nerveux et ne se laisse pas faire. Charlotte prend la couverture et se faisant passer pour Vénus, elle l’entraine vers le château avec douceur, suivie de Reynolds.
Rédigé par Mamynicky