1.04 - Auprès du roi
Palais de Buckingham - 1761
Charlotte et Reynolds ont ramené le roi au palais. Il est dans un état apathique et se laisse laver par eux. Brimsley propose à Charlotte de la remplacer pour qu’elle puisse se retirer. Elle refuse et furieuse, demande ce qu’il est arrivé à son époux. Reynolds, comme toujours diplomate, répond que le roi n’est plus lui-même ces temps-ci.
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Pendant toute sa jeunesse, George s’est intéressé aux sciences. Ses travaux en astronomie et les tâches agricoles lui offrent l’occasion de se tenir éloigné des contraintes sociales de la Cour et conserver ainsi son problème de santé ignoré de son peuple.
Grâce à ses connaissances, il prodigue aide et conseils aux fermiers de son royaume. Il travaille dans un champ lorsque Reynolds vient l’avertir que la princesse douairière souhaite le voir. Il pense qu’elle lui a trouvé une épouse.
Lorsqu’il entre dans le salon de la princesse Augusta, sa mère, George se montre agacé de la trouver entourée de Lord Bute, du Comte Harcourt et de Lords du parlement. Il leur demande d’en finir promptement avec la chose, qui consiste à énumérer les innombrables qualités d’une dame de la noblesse et leur rappelle qu’il ne porte aucun intérêt aux qualités des dames de la noblesse. Comme à son habitude, Lord Bute agite une menace venant de la chambre des Lords qui souhaite placer les revenus royaux sous son contrôle. Augusta ajoute que chaque jour qui passe sans héritier affaiblit la position de leur famille. De plus en plus irrité, George trouve réducteur qu’un roi ne soit qu’un étalon chargé de se reproduire, alors qu’il aspire à régner à sa guise, en s’appuyant sur les découvertes scientifiques et les progrès dans le domaine agricole. Un peuple préfèrerait du pain bon marché à un héritier au trône. Augusta rappelle que le peuple n’a ni l’un ni l’autre pour l’instant. La guerre a vidé les caisses royales. Le peuple a besoin d’un vrai roi, par conséquent, sa reine sera Sophia Charlotte de Mecklembourg-Strelitz. Sa plus grande qualité est d’être en chemin et sera bientôt à Londres. Les contrats de fiançailles ont été signés.
En apprenant que la situation qu’il redoute est imminente, George présente des signes de nervosité et tient des propos énigmatiques. Augusta fait immédiatement sortir tout le monde. Elle reste seule avec son fils qu’elle prend dans ses bras en lui caressant les cheveux pour l’apaiser.
Plus tard, bien décidée à aider son fils, Augusta convoque les médecins de la cour et invite un nouveau praticien, le docteur John Monro, de l’hôpital Bethléem, spécialisé dans les soins psychiatriques. Après avoir écouté les avis, diagnostics et traitements proposés par les trois médecins, le docteur Monro leur demande d’envisager que la maladie dont souffre le roi ne soit pas purement physique mais nerveuse. Il a consacré sa carrière à étudier ce dysfonctionnement nerveux. Les médecins de la cour crient au scandale et le traite de charlatan. Pour les faire taire, Augusta remarque que leurs théories et traitements sont restés sans effet. Le roi se marie dans une semaine, il lui a fallu étendre ses recherches. Elle redonne la parole à Monro. Ce dernier explique que l’une de ces méthodes consiste à parler avec son patient. Prenant la tête de George entre ses mains pour l’obliger à le regarder et l’écouter, il lui rappelle qu’il est le roi d’Angleterre, à la tête de milliers de sujets, des armées et des flottes sous son commandement. Maître d’un très grand royaume, il doit être également maître de lui-même. Il demande au roi s’il sera capable de se marier dans une semaine. Une lueur d’intelligence passe dans les yeux de Georges, qui répond l’être absolument.
Londres – Palais royal – 1761 – une semaine plus tard
Le jour du mariage
Le carrosse de George l’emmène vers l’église. Il longe les trottoirs où le peuple s’est rassemblé pour l’acclamer. De son côté, la haute société, invitée à la cérémonie, se presse pour regagner les places assignées. Les Danbury descendent également de leur voiture, sans savoir qu’ils vont recevoir officiellement leur titre de la bouche de la princesse douairière, Augusta.
Un petit salon a été réservé au roi et aux gentilshommes pour leur permettre d’attendre le début de la cérémonie. Derrière George qui essaye de maitriser ses mains qui tremblent, Reynolds doit à son tour cacher son inquiétude à Brimsley qui vient l’informer de la disparition de Charlotte. George l’entend et en profite pour sortir. Il croise Monro à qui il confie, en montrant ses mains tremblantes, qu’il ne va pas bien. Monro le gifle, lui faisant prendre conscience de ses responsabilités. George reprend pied et accepte le geste, il arrête ses gardes qui se précipitaient pour se saisir de Monro.
George se dirige vers le jardin où il va faire la connaissance de sa promise et être conquis par sa spontanéité et son intelligence. Charlotte est également séduite par le jeune roi. George embrasse tendrement Charlotte à la fin de la cérémonie. Ils continuent de s’apprécier lors de la réception et du bal donné en leur honneur.
Cependant, George veut cacher sa maladie à Charlotte, espérant que le traitement du docteur Monro lui permettra de vivre normalement à ses côtés. Pour la préserver, il fait aménager et lui offre le palais de Buckingham pendant que Reynolds prépare l’arrivée du roi au domaine de Kew. A sa descente de voiture, George se réfugie dans l’observatoire, n’acceptant que la présence de Reynolds. A son confident et ami, George avoue avoir trouvé Charlotte très belle et terriblement intelligente. Sa splendeur met en évidence qu’il n’est que le gnome qu’elle craignait qu’il soit. Il a fait ce qu’on attendait de lui, il s’est marié. Il va laisser Charlotte tranquille et retourner à ses planètes et ses étoiles à qui il est sur de ne faire aucun mal.
C’était sans compter sur la ténacité de Charlotte qui supporte mal sa solitude. Elle commande à Brimsley de faire préparer son carrosse pour se rendre à Kew. Reynolds vient prévenir George que Charlotte est en chemin et sur le point d’arriver. George met précipitamment un peu d’ordre dans les papiers qui jonchent le sol et Reynolds vient accueillir Charlotte en courant. Il lui indique l’observatoire où elle se rend en demandant à Brimsley de ne pas la suivre.
George parait heureux de la voir et l’accueille amicalement. Mais Charlotte est venue chercher des réponses qu’il ne peut fournir. L’agressivité de Charlotte le met mal à l’aise et peut déclencher une crise. L’urgence lui fait hausser le ton pour lui demander de rentrer chez elle.
Le lendemain, George convoque le docteur Monro, impressionné par la collection scientifique réunie par George dans son observatoire. George a besoin de son aide, si la reine devait le voir dans l’une de ses crises, elle pourrait être amenée à le fuir ou lui pourrait lui faire du mal. Il ne suffit pas de soigner les crises quand elles se déclenchent, il veut une méthode qui les fasse cesser définitivement, il veut aller mieux. Monro a expérimenté une manière de faire plus énergique. Il lui faudrait disposer d’une pièce au palais pour voir le roi à tout moment et son autorisation pour utiliser des mesures nettement plus radicales. George est d’accord, sa lune de miel leur procurera le calme et le temps nécessaires. Reynolds a assisté à cet entretien et malgré le calme impassible habituel qu’il affiche, on peut lire dans ses yeux une réserve quant à la décision du roi.
Le lendemain, alors que Charlotte commence sa journée sur le rythme devenu familier, le docteur Monro débute le traitement qu’il veut infliger au roi. Il est tiré brusquement de son lit par les assistants de Monro, qui s'occupe de sa toilette et le rase tout en détaillant l’analyse qu’il a faite de son cas.
Il fait ensuite sortir le personnel de George. Reynolds s'exécute sur un signe d’assentiment de George et les laisse seuls, non sans hésiter
George est plongé dans une baignoire remplie de glaçons. Les assistants du docteur Monro maintiennent sa tête sous l’eau à plusieurs reprises. Il lui fait également suivre un régime alimentaire des plus frugaux. Puis il est conduit au sous-sol, dans une salle aménagée pour le docteur Monro, dans laquelle il mène des expériences sur des animaux. Au centre, une chaise en bois sur laquelle les assistants l’attachent, avec une pièce de bois fixée dans la bouche.
Après quelques jours de diverses tortures, George se rebelle, Monro est en train de le briser, George voulait redevenir lui-même, mais un monarque brisé vaut-il mieux qu’un monarque fou ? Monro répond qu’il veut le transformer, le modeler jusqu’à ce qu’il devienne aussi obéissant et inoffensif que le petit poméranien qu’il garde en cage pour ses expériences.
A Buckingham Charlotte souffre de sa solitude. Brimsley décide d’agir. Il rencontre Reynolds dans un jardin, entre les deux domaines, au petit matin. Il le presse d’obtenir du roi un geste envers la reine. Reynolds l’écoute mais ne peut lui apprendre l’épreuve que George traverse.
Reynolds est tourmenté, les séances de torture continuent dans le sous-sol. Lorsque le roi regagne sa chambre, Reynolds lui apporte son repas en précisant qu’on ne le servirait pas au plus modeste de leurs palefreniers. De plus, il a constaté qu’une prodigieuse quantité de glace était amenée quotidiennement. Il demande au roi s’il va bien. George comprend qu’il met en doute les méthodes de Monro et avoue que lui même a des incertitudes mais il se doit d’essayer la seule chance de pouvoir être avec Charlotte. Reynolds lui rappelle qu’il est le roi et qu’à ce titre, il peut faire ce qu’il lui plait et pourrait être avec elle dès maintenant. George trouve le risque trop grand, mais Reynolds lui a donné une idée, s’il ne peut être avec elle il peut être près d’elle. Il demande à Reynolds de préparer le carrosse, ils vont se rendre au palais de Buckingham.
D’une lucarne du palais, George et Reynolds regardent Charlotte jouer aux échecs dans le jardin. Elle est seule et change de place pour jouer chaque coup. George pense qu’elle est presque aussi folle que lui de jouer contre elle-même. Il avoue qu’elle lui manque. Reynolds en profite pour faire prendre conscience au roi que Charlotte se sent seule et qu’il pourrait lui offrir un gage qui lui tienne compagnie en attendant qu’il puisse être avec elle. George a une idée, Reynolds sur ses talons, il se rend dans le laboratoire désert et délivre le petit chien. Il pense qu’il fera un cadeau parfait, qui ira de sa prison à la sienne, pour qu’elle sache qu’ils ne seront pas éternellement en cage.
Malheureusement Charlotte n’apprécie pas le cadeau, au grand désespoir de Brimsley.
Le lendemain, Monro procède au rasage de George. En lui demandant s’il est confiant dans sa sécurité, Monro lui apprend que son chien s’est volatilisé. George remarque que chien de salon ou loup, une bête finit par se lasser de sa cage. Monro ne se laisse pas déstabiliser ; il pense que George a passé trop de temps enfermé dans son laboratoire. La couleur de sa peau, autour de ses yeux semble annoncer une crise imminente. Il va faire immédiatement préparer un bain glacé puis ce sera le fauteuil.
Reynolds entre et prévient George que Charlotte a reçu son geste. George veut savoir ce qu’elle en a pensé, Reynolds répond qu’elle l’a traité de lapin difforme. George rit, se lève et annonce qu’il n’y aura pas de bain ni de fauteuil aujourd’hui, il préfère aller à sa ferme. Il sort, Reynolds lance un regard appuyé à Monro, heureux de la décision du roi, puis sort à son tour.
Torse nu, George travaille dans le champ puis démontre au fermier que le cheval exécute sa tâche aussi bien et plus vite que les bœufs. Le fermier en convient, ajoutant qu’on ne sait qu’une bête se révèle vaillante aux champs, qu’une fois lui avoir laissé sa chance. Cette phrase fait réfléchir George qui décide d’aller diner avec sa femme.
Dans la grande salle à manger, Reynolds supervise la préparation de la place du roi et veille à son menu. Brimsley, qui surveille également l’installation du couvert de sa reine, essaie à nouveau d’obtenir des informations sur la santé du roi et de l’affection éventuelle qui l’empêche d’accomplir son devoir. Reynolds, pour qui la venue du roi à Buckingham est déjà une victoire, souhaiterait que Brimsley exprime de la gratitude et non du soupçon. Brimsley présente ses excuses et lui propose d’œuvrer ensemble, Reynolds ne saurait faire face à lui tout seul. Avec un sourire méprisant, Reynolds lui rappelle que le service du roi lui appartient. Brimsley franchit la limite, il lui demande de rester dans son rôle.
George, installé à table, attend Charlotte. Sa main tremble, Reynolds s’en aperçoit et note les signes avant-coureurs d’une crise. Il vérifie que les valets et les dames d’honneur ne s’en rendent pas compte. Discrètement, il pose sa main sur l’épaule du roi. Son geste l’apaise. Le roi boit une gorgée de vin et pour remercier Reynolds, comme un code entre eux, le félicite pour la robe du vin.
Lorsque Charlotte arrive dans la salle à manger, George, souriant, lui demande s’il peut se joindre à elle pour le repas. Charlotte ne veut pas se disputer et puisque le roi ne comprend pas ce qu’elle vit, elle préfère se retirer. George la suit et l’oblige à l’écouter faire amende honorable. Il sollicite la faveur d’une soirée dans son observatoire pour qu’il puisse lui montrer ce qui l’a occupé et retenu loin d’elle. Peut être, si elle n’arrive pas à pardonner, le détestera t’elle moins.
Emue d’avoir pu observer Vénus, Charlotte comprend et pardonne. Georges l’embrasse, elle lui demande s’il rentre à la maison, au palais de Buckingham, il acquiesce, il rentre à la maison, au palais de Buckingham.
George déménage et fait aménager de nouveaux quartiers pour Monro à qui il prévient que les consultations seront moins fréquentes, il ne s’est jamais senti aussi bien depuis des années.
Le couple passe sa première nuit ensemble. Charlotte est heureuse, malheureusement, la princesse Augusta vient dès le lendemain matin aux nouvelles. Charlotte entend George s’emporter contre sa mère en lui rappelant qu’il a fait tout ce qu’on lui a demandé, dissimuler son état, être agréable à Charlotte et l’honorer. Pour le bonheur ou le malheur d’un grand peuple, il doit agir contrairement à ses passions. L’entente du couple est brisée à nouveau,
Reynolds s’est assuré que la princesse est partie, George s’effondre, une crise s’annonce. Reynolds doit appeler Monro, George s’inquiète pour Charlotte, Reynolds lui assure qu’elle n’en saura jamais rien.
La cérémonie du couronnement montre un couple heureux et uni mais en privé, c’est un couple qui se déchire. Pour qu’un héritier puisse voir le jour, ils mettent en place un planning des jours pairs, que Reynolds se charge de faire respecter lorsqu’une prise de bec menace l’exécution du projet. Pourtant leurs étreintes sont pleines de passion, l’attirance qu’ils ont l’un pour l’autre est très forte. Jusqu’au jour où Charlotte reconnait son manque de tolérance. Ils décident qu’il n’y aurait dorénavant plus de jours pairs ni impairs, que des jours.
Le docteur Monro continue à raser George tous les matins. Il lui reproche d’avoir délaissé le fauteuil depuis qu’ils ont emménagé à Buckingham et veut reprendre leurs séances. George refuse, les méthodes de son épouse ont fait davantage pour lui que Monro et son fauteuil ne le pourront jamais. Depuis sa naissance, il a été élevé dans la terreur de ne pas tenir son rôle et provoquer le malheur et la ruine du peuple d’Angleterre. Les fermes, l’observatoire, sa folie sont autant de refuges pour se cacher de cette terreur. George prend le rasoir des mains de Monro pour terminer de se raser lui-même. Il a épousé une femme qui n’est terrifiée par rien et fait ce que bon lui semble. En courtisant le scandale elle s’autorise d’incroyables impertinences. Elle est la personne la plus royale qu’il connaisse. Il donne congé à Monro, il accompagne la reine à une soirée.
Lord et Lady Ledger sont les premiers à se faire annoncer au bal des Danbury. Surprise, Agatha remercie Lady Ledger d’avoir pu se libérer. Plus tard, Lord Ledger avoue à Agatha que son épouse ne pouvait pas éviter de répondre à son invitation en apprenant que le couple royal serait présent, puis il propose son amitié à Agatha. La princesse Augusta, escortée de Lord Bute et du Comte Harcourt se fait annoncer à son tour. Au cours de la soirée, Agatha regrette que les deux communautés ne se mélangent pas.
Charlotte et George font leur entrée au bal des Danbury, George remercie Lord Danbury de les recevoir, puis le couple royal évolue au rythme de la musique. En entrainant Lady Danbury sur la piste, Lord Ledger donne l’exemple et les deux communautés osent enfin aller l’une vers l’autre.
Après la soirée, George regarde les femmes de chambre préparer Charlotte pour la nuit. Il la félicite, en une soirée, elle a créé un esprit nouveau. Elle a accompli, en une réception, plus de progrès que le pays n’en a connu en un siècle. Avec elle à ses côtés, George rêve de réaliser de grandes choses.
Charlotte s’est endormie dans les bras de George. Il n’arrive pas à dormir, il se lève et se rend dans la cuisine. Monro s’y trouve en train de préparer un cataplasme. George lui rappelle qu’il n’est plus son médecin, Monro réplique qu’il demeure celui de la reine. Inquiet, George lui demande de ne pas s’en approcher mais la reine elle-même est venue trouver Monro. Charlotte n’en est pas sure, mais il est évident pour Monro que la reine est enceinte.
Perturbé par cette annonce, George regagne sa chambre. Il regarde Charlotte dormir, ses mains commencent à trembler, une crise arrive. Il se saisit de fusains et se met à dessiner fébrilement sur un mur des formules et des croquis. Il prononce des phrases incompréhensibles, ce qui réveille Charlotte. Elle allume une lampe et le découvre dans un coin de leur chambre. En la voyant, il appelle Venus et se précipite dans le jardin pour la rejoindre. Charlotte le suit, un laquais avertit Reynolds dans la chambre de Brimsley. Reynolds prend une couverture et demande à Brimsley de veiller à garder les couloirs déserts et confiner les domestiques dans leurs chambres.
Reynolds rejoint George et Charlotte dans le jardin. George parle toujours à Venus et se déshabille puis se met à genoux. En lui disant qu’elle est Venus, Charlotte couvre George avec la couverture de Reynolds et arrive à l’entrainer vers le château. Charlotte aide Reynolds à faire la toilette de George.
Le lendemain matin, George se réveille en entendant le carrosse de Charlotte partir du palais. Il découvre ses graffitis sur le mur et comprend qu’il a eu une crise devant Charlotte. Il demande sa voiture à Reynolds, il comprend qu’elle se rend chez la princesse Augusta.
D’un pas volontaire, Charlotte pénètre dans le salon de la princesse Augusta sans se faire annoncer. Charlotte a noté plusieurs indices depuis que George l’a rejoint à Buckingham qui auraient du lui faire comprendre que le roi était fou, alors qu’elle pensait que tout venait d’elle. En réponse, la princesse Augusta affirme que le roi n’est pas fou, elle met en cause la charge qui pèse sur ses épaules et la pression pour une mère qui regarde son fils glisser vers l’épuisement. Puis elle prévient Charlotte qu’elle ferait tout ce qui est utile pour éviter ça à son enfant, elle mobiliserait d’odieux médecins et des centaines de traitements infames. Et comme elle, elle ratisserait l’Europe pour lui trouver une reine heureuse d’offrir son appui. Venimeuse, elle ajoute que Charlotte n’était rien, elle est venue de nulle part et elle préside aujourd’hui aux destinés du monde. Charlotte rappelle qu’elle n’a rien demandé, mais quitte à avoir un mari, pour lequel elle quitte sa famille, son pays natal, sa langue et sa vie, ce ne serait pas un homme dont elle ignore tout et dont on l’a empêché de faire connaissance pour cacher sa maladie. Augusta déplore l’insolence de Charlotte et pour la blesser lui reproche de se plaindre de sa situation alors que le parlement lui a offert une place de choix dans leur société.
Derrière la porte, George et Reynolds ont entendu toute la conversation. Courbant les épaules, George s’en va. Peiné pour lui, Reynolds le suit. George entre dans le laboratoire de Monro et lui demande de l’attacher sur le fauteuil. Monro ferme la porte sur Reynolds, un éclair de victoire dans les yeux.
Rédigé par Mamynicky